Eglise romane Saint Christophe de Marsac
Entre 988 et 1028, le comte d’Angoulême Guillaume IV Taillefer, fait une donation au monastère bénédictin de Saint Amant de Boixe pour que soit créé un prieuré à Vindelle. La fondation du prieuré de Vindelle est aussi assurée dès le début du 10ème siècle. Le prieur est seigneur de Vindelle mais aussi de la chapelle de Balzac, aujourd’hui disparu, avec les droits de l’église – sous réserve d’y faire participer le service religieux – et droits sur une partie des terres de la paroisse de Balzac.
L’église et son prieuré ont été victimes des violences des temps passés mais aussi des négligences des prieurs, surtout depuis 1400 où ils furent dispensés de résidences et se contentèrent de se faire remettre les redevances et bénéfices de leurs terres.
L’église est dédiée à Saint Christophe (Porte Christ) vénéré depuis le haut Moyen âge. La situation du prieuré enserré dans une boucle de la Charente, justifierait à elle seule cette dédicace au patron des passeurs qui a aidé un enfant, le Christ en fait, à traverser une rivière en le portant sur ses épaules.
L’extérieur : La façade élévation ouest, très fruste, comprend un portail axial sous un simple rouleau sommé d’un cordon à billettes et encadré de deux arcatures aveugles et étroites. Il subsiste un vestige de sculpture difficile à identifier : un personnage agenouillé ? Un cheval ? Éclairée par un oculus (17ème), la façade offre une corniche à modillons, qui relie les deux contreforts plats posés de chaque côté.
Sur ces modillons sont représentés des têtes d’hommes, de singes, de monstres (notamment aux deux angles).
Au-dessus, le pignon dont les rampants ont dû être refaits mélange un gros appareil irrégulier de moellons.
Les murs gouttereaux de la nef (11ème et 12ème siècle) construit en petit et moyen appareil sont épaulés par de rares contreforts (un seul côté nord et trois côté sud). Les murs sont éclairés au nord par une baie étroite et une fenêtre large en plein cintre, et au sud par une seule fenêtre en plein cintre. Des traces de corniches sur modillons sont visible au nord sur la dernière travée et au sud sur les deux dernières travées ? L’église a été surhaussée de deux rangs de pierre au-delà de la corniche.
Le bras de transept nord (Fin 12ème siècle) est appuyé sur son côté ouest par une construction (11ème siècle), au dessus de laquelle on voit le contrefort plat qui s’élève jusqu’à la corniche en modillons (sans décor). Le mur nord de ce croisillon est appuyé de deux contreforts plats. Une haute baie étroite, en plein cintre, éclaire cet unique bras de transept construit en appareil irrégulier.
Le bras est doté d’une absidiole (12ème siècle) de taille quasi équivalente à celle de l’abside. Elle est couronnée par une corniche à modillons et deux contreforts plats confortent ce mur de part et d’autre d’une baie axiale en plein cintre.
Le chevet (12ème siècle) est lui aussi épaulé de deux contreforts plats. Sa corniche est à modillons sculptés (têtes d’animaux).Le clocher (12ème siècle) se dégage de la masse de l’église. C’est une tour carré épaulée par le bras de transept au nord et par deux contreforts plats qui encadrent une baie au sud.
Le dernier étage (beffroi) est éclairé au nord et au sud par deux arcades surmontées d’un rouleau. Une colonne surmontée d’un chapiteau les scinde en deux baies géminées. On peut remarquer une légère correction, de l’effet d’optique par un épaississement du milieu du fût (surtout côté sud). Une meurtrière, côté est, rappelle l’aspect défensif des églises (Guerre de 100 ans).
La maison du prieuré et ses dépendances étaient accolées au sud de l’église. Il y avait deux corps de bâtiments distincts et parallèles, dont seul celui de l’est subsiste. Le mur sud de cette construction est manifestement d’origine : on y voit encore les traces d’une fenêtre romane.« Le bras sud du transept » a toujours été absent : y a-t-il eu entre les « logeurs de Dieu » désireux d’exécuter le plus de travail possible et le seigneur soucieux malgré sa bonne foi de préserver l’intégralité de sa cour, des oppositions de point de vue ? Le bras nord serait-il un rajout de l’époque où l’église est devenue église paroissiale ?
L’intérieur : On profite de travaux entrepris par le curé de la paroisse Henri STOQUART dans les années 1970. Les paroissiens ont dégagé le sol de plus d’un mètre de profondeur, mettant ainsi au jour la base des piliers, qui repose sur le sol primitif où l’on trouve des sarcophages d’époque mérovingienne (sous les planches côté nord).
Les deux premières travées de cette nef haute et étroite, on été renforcées par deux arcatures retombant sur un pilier plat. A la deuxième arcature, ce pilier plat rejoint la corniche chanfreinée qui délimitait, il y a quelques années, un plafond en bois aujourd’hui dégagé pour laisser voir la charpente. Ce rythme régulier d’arcature a été perturbé dès la deuxième travée par le projet de voûter la nef en berceau. Cette troisième travée est toujours voûtée.
Les murs intérieurs dégagés de leur enduit laissent voir des baies bouchées (mur sud) ainsi que des traces illisibles de peintures murales (mur nord).
Le carré du clocher est limité de puissants piliers à noyau cruciforme flanqués de colonnes.
Les corbeilles des chapiteaux sont simplement ornées de boules à l’ouest et, ornées de têtes de monstres ou de feuillage sculptés en palmettes côté chœur. La coupole est sur trompes.
Le chœur, voûté d’un cul de four, est éclairé de trois baies encadrées de colonnes à chapiteaux décorés de palmes ou d’animaux fantastiques. On ne sait pas pourquoi il manque une colonnette côté sud. Malheureusement, le chœur a été recouvert d’un enduit à faux joints sur badigeon blanc (19ème siècle).
Dans les bras du transept, un escalier en bois ( 17ème siècle) donne accès aux trois cloches en bronze ( 1603-1604-1623) comptant parmi les plus anciennes du département. Elles sont classées aux Monuments Historiques depuis 1944 et l’église est inscrite à l’inventaire supplémentaire depuis la fin du 20ème siècle.
Eglise ouverte tous les jours. Si fermeture exceptionnelle, demander la clé à la mairie 05 45 21 42 82.
Visite
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